La technologie PSiO pour s'endormir serein

La technologie PSiO peut jouer un rôle non négligeable, à deux niveaux, en ce qui concerne certains problèmes de sommeil : l’endormissement et le réveil en pleine nuit.

L’endormissement

L’endormissement peut être perturbé ou difficile du fait de la fameuse rumination, ces pensées en boucles qui proviennent du cortex. Encore appelé, matière grise, le cortex est constitué de plusieurs couches de neurones qui communiquent entre elles et qui sont responsables des pensées analytiques et comparatives. Dans cette partie du cerveau, une aire spéciale est responsable de la faculté d’attention. C’est à ce niveau que la technologie PSiO peut intervenir en agissant comme un puissant distracteur de l’attention. S’il est évident que l’absence de lumière favorise l’endormissement, l’obscurité n’arrête malheureusement pas la rumination, bien au contraire. C’est à ce moment, dans l’obscurité et le calme de la chambre à coucher que surviennent mille pensées souvent générées par le stress ou l’anxiété. L’originalité de l’approche que propose ce dispositif est d’utiliser paradoxalement une lumière pour distraire l’attention !


Sur ce graphique, on voit la concentration de mélatonine salivaire pour le groupe contrôle en blanc, pour le groupe avec lumière rouge en rouge et pour les groupes avec lumière bleue et bleue pulsée. On voit clairement que le rouge n’a pas un impact significatif (statistiquement parlant) alors que la lumière bleue éradique la sécrétion de mélatonine. Stéphane Krsmanovic et Nicolas d’Offay - Psychomed Laboratoires - 2014

Mais pas n’importe quel type de lumière. Selon une étude faite en 2014 sur 100 sujets (1) par le concepteur du PSiO, la lumière rouge utilisée pour préparer à la nuit (soit 625 nm), n’a pas d’influence sur les récepteurs dans la rétine qui interviennent sur l’horloge biologique. Pour preuve, la mélatonine n’est aucunement altérée par une lumière de ce type. C’est donc à l’aide de lumière rouge diffusée par des verres opalescents que la paire de lunettes chaussée par l’utilisateur va effectuer son travail doucement.


Sur cette photo, on voit que la couleur rouge (ligne du haut), représentant l’onde ALPHA, au départ localisée à l’arrière de la tête lorsqu’on ferme les yeux, après 10 min de lumière pulsée, envahit tout l’encéphale (ligne du bas) ce qui signe clairement le flottement global de l’attention opéré par le PSiO.
Stéphane Krsmanovic - 1995

Comment cette lumière agit-elle pour distraire l’attention ? C’est très simple, elle pulse sur une fréquence variable de 5 à 12 cycles/secondes. Ceci a la particularité de produire un effet hypnagogique immédiat : des formes et des couleurs kaléidoscopiques sont spontanément générées par la zone visuelle qui n’arrive plus à gérer ce flux de stimulations sans aucune signification. L’attention se déplace donc naturellement vers ces flots d’images distrayantes. Au fur et à mesure, elle finit par flotter, d’abord légèrement puis de plus en plus, jusqu’à se mettre au repos total. A ce moment, les yeux basculent dans les orbites, la scène visuelle s’uniformise dans des tonalités orangées qui ressemblent au rougeoiement des flammes d’un feu de bois qui s’éteint doucement. Si le sujet est fatigué, il s’endort alors naturellement. Au niveau cortical, le résultat est celui d’une forme de non-pensée, similaire à celle que l’on atteint en méditation, sauf qu’ici on obtient ce résultat sans effort. Si l’on effectue un « brain mapping » des ondes cérébrales sous ce dispositif, on obtient, en moins de 10 minutes, un envahissement de l’onde cérébrale ALPHA, signant ainsi un rapide flottement de l’attention.

Pour être certain d’arriver à cet objectif et même d’aller au-delà soit descendre encore à la frontière du sommeil, les concepteurs ont placé un lecteur MP3 dans le dispositif PSiO. Simultanément à l’action de la lumière rouge, celui-ci diffuse simultanément des messages audio qui vont compléter la manœuvre globale soit un aller simple sans surprise au pays de la détente. Jugez-en vous-mêmes : une musique douce démarre la séance de lumière pulsée en même temps encadrée par deux voix qui se succèdent alternativement. Un homme et une femme vous parlent et vous propose de simples exercices de détente : prise de conscience des différents segments du corps, contractions suivies de relâchement, expirations longues, etc. Progressivement, les voix changent et adoptent un discours différent et simultanément dans l’oreille droite et dans l’oreille gauche. Ce stratagème surprenant, inventé par le fameux Dr Erickson dans les années 70, l’inventeur de la suggestion indirecte, complète l’action de la lumière pulsée et permet de générer un lâcher prise de l’attention encore plus profond. La sentinelle de l’attention se place alors au repos total et l’esprit qui ne dort pas encore, se retrouve pendant un temps au bord du sommeil. C’est un état frontière où l’on « entend » encore mais où on n’ « écoute » plus les suggestions distillées ou plutôt, à ce stade, susurrées. La fin de l’enregistrement, dont le niveau auditif s’est amenuisé au fil des trente minutes nécessaires, se veut en effet composée de chuchotements. Dans cet état optimal pour enregistrer encore des messages apaisants, les histoires diffusées évoquent, çà et là, des images apaisantes : balades dans la nature, évocations de paysages où règnent une sérénité et une paix totale… C’est à ce moment généralement que l’esprit peut basculer dans le sommeil récupérateur. Les ingrédients des rêves étant souvent empruntés aux dernières heures précédant l’endormissement, on remarque empiriquement que les sujets ont des nuits sereines et des rêves agréables. Une sensation de repos subjectif au petit matin est aussi régulièrement rapportée.

Dr Patrick Lemoine


Dr Lachman, Hôpital Sainte-Elisabeth, Bruxelles
Dr Lemoine, Lyon

"Dormir sans médicaments...
ou presque
"
Dr Lemoine

Ce système est utilisé avec grand succès en laboratoire du sommeil depuis plus de vingt ans en Belgique notamment dans les cliniques Brugmann (Dr Guy Hoffman) et Saint-Elisabeth (Dr Albert Lachman). Le Dr Patrick Lemoine, spécialiste du sommeil, docteur en neuroscience, Directeur de recherche à l’Université Claude Bernard de Lyon, France et Professeur à la faculté de médecine de Pékin, Chine est un utilisateur personnel du PSiO pour la régulation des décalages horaires lors de ses nombreux voyages. Selon lui, « il est difficile de ne pas s’endormir ». Il a donc naturellement introduit le PSiO dans le cadre de ses consultations pour ses patients les plus insomniaques avec des résultats, selon lui, parfois étonnants : « Ce système a changé ma manière de traiter mes patients les plus gravement touchés » (5).

Le réveil en pleine nuit ou l’insomnie

Parmi les multiples causes de l’insomnie, il en est une où la technologie PSiO peut aussi jouer un rôle positif : les réveils en pleine nuit du fait d’une grande tension interne ; après plusieurs heures de sommeil et un certain repos déjà acquis, l’individu se réveille en pleine nuit et ne parvient pas à se rendormir du fait du degré de tension nerveuse accumulée. Là encore, l’utilisation répétée (il faut compter 3 semaines minimum) de ces séances de relaxation peut jouer un rôle effectif. Il s’agit de créer un conditionnement de détente en utilisant le PSiO chaque soir. Il existe sans doute une régulation au niveau subconscient probablement relié au cerveau émotionnel articulant lui-même les relations avec les systèmes nerveux sympathique et parasympathique chargés de réguler toutes les fonctions automatiques dont notamment le sommeil. Avec l’utilisation régulière du PSiO, on constate empiriquement que les réveils en pleine nuit diminuent ou disparaissent quand il s’agit d’une cause anxiogène ou du fait d’un stress important.

Sans aucune contre-indications (si ce n’est l’épilepsie photosensible), le PSiO est un outil effectif qui mixe donc plusieurs techniques et technologies pour un résultat tout en synergie. Il se positionne donc en complément aux médicaments. En Belgique, après étude, le Ministère de la santé a classé ces enregistrements comme alternative à la surconsommation des somnifères et des antidépresseurs et les a intégrés dans le manuel du médecin généraliste.

Le réveil

Un bon réveil fait quelque part partie intégrante du sujet qui entoure le sommeil. Pour le réveil, la technologie PSiO propose un autre type de lumière : la lumière bleue, réglée sur 470 nm. La firme PHILIPS notamment, spécialement intéressée par la mise au point de lampes de luminothérapie et diverses études scientifiques (1), (2) & (3), ont confirmé l’influence de cette gamme de fréquences sur des récepteurs photosensibles différents de ceux dédiés à la vision, situés eux aussi dans la rétine. Ces récepteurs liés à l’horloge biologique sont spécifiquement responsables de la régulation des rythmes circadiens et de la réponse pupillaire. Ces cellules sont en effet spécialement sensibles à la lumière et tout particulièrement à la lumière bleue (470 nm). En utilisant les programmes du matin configurés en lumière bleue continue, l’utilisateur du PSiO pourra se réveiller en douceur avec la bonne lumière. Celle-ci bloque radicalement la sécrétion de mélatonine et stimule celles des autres hormones nécessaires à l’activité diurne. Les différents programmes proposés sont des séances de méditation en attention soutenue ou des séances de visualisations, guidées elles aussi par la voix. Un programme tout en lumière et en couleur pour commencer la journée en pleine forme !

La turbo-sieste

Psychomed complète sa gamme d’applications par un concept original : la turbo-sieste en musique. Spécialement conçue pour les environnements appauvris en lumière du jour naturelle ou les pays du nord qui manquent cruellement de lumière une partie de l’année, les turbo siestes sont des séances de luminothérapie pulsée en musique. Différents types de musiques (new age, latin jazz, lounge, rock, sons de la nature, etc.) ont été colorisés pour donner du choix aux utilisateurs. Le PSiO se veut cool et amusant à utiliser.

La NASA a acheté le PSiO pour étude au CES en 2014. Actuellement, un projet de validation est discuté avec l’expert du sommeil, Steven Lockley, Associate Professor of Medicine à l’Harvard Medical School, Division of Sleep and Circadian Disorders. Une autre étude sur la turbo-sieste devait être planifiée cette année avec un spécialiste de la lumière pulsée et du sommeil, chercheur à Standford University, Jamie M. Zeitzer, Ph.D, du Center for Sleep Sciences and Medicine (4). La firme se développe sur la Californie cette année pour effectuer de nouvelles recherches et développements. Son catalogue est disponible sur ce lien : http://www.psio.com/pdf/Psio-magazine-n0.pdf

Bibliographie succinte

  1. Etude sur l’efficacité du PSiO sur l’inhibition de la mélatonine - Stéphane Krsmanovic et Nicolas D’Offay - Psychomed Laboratoires - 2014
  2. Phototransduction in ganglion-cell photoreceptors- Dr David Berson at Brown University - European Journal of Physiology© Springer-Verlag 200710.1007/s00424-007-0242-2.
  3. Blue Light improve cognitive performance - Dr Lehrl & collegues - Journal of neural transmission. Department of Psychiatry and Psychotherapy, University of Erlangen-Nuremberg, Erlangen, Germany. Published online : January 25, 2007.
  4. Response of the human circadian system to millisecond flashes of light.
  5. « Dormir sans médicaments… ou presque » - Dr Patrick Lemoine aux Editions Robert Laffont - 2015.